Nouvelles
Nouvelles données sur les coûts et impacts du décrochage scolaire sur le développement économique en Estrie
Consciente des impacts du décrochage scolaire sur les individus et les collectivités, R3USSIR a mandaté M. Frédéric Laurin, professeur d’économie à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et chercheur à l’Institut de recherche sur les PME, pour mener une étude sur les effets économiques et régionaux du décrochage scolaire en Estrie. Les résultats parlent d’eux-mêmes. Les impacts du décrochage touchent non seulement l’individu, mais aussi les entreprises et la société dans son ensemble.
Des coûts économiques qui s’élèvent jusqu’à 1,54 milliard de dollars pour la région chaque année
Le coût économique annuel du décrochage scolaire en Estrie est estimé entre 32 949 $ et 43 811 $ par décrocheur, représentant un total de 1,14 à 1,54 milliard de dollars pour la région chaque année. À cela s’ajoutent de nombreux impacts négatifs sur la région, tels que la perte d’attractivité, l’augmentation du chômage et de l’inactivité, ainsi que les problèmes sociaux et l’affaiblissement de la cohésion sociale.
560 668 $ de pertes de revenu pour les décrocheurs
Le décrochage a un coût élevé non seulement pour la région, mais aussi pour les individus concernés. En moyenne, ceux qui détiennent au moins un diplôme d’études secondaires gagnent un salaire annuel 19,5 % plus élevé que les non-diplômés (41 720 $ contre 33 600 $). Les individus ayant un baccalauréat ou un diplôme supérieur gagnent, quant à eux, plus du double du salaire des non-diplômés (74 800 $ contre 33 600 $). Au cours de leur carrière, les décrocheurs perdent en moyenne 560 668 $ de revenus. De plus, les impacts du décrochage scolaire vont au-delà des aspects financiers, avec une probabilité accrue à la précarité, au chômage, aux problèmes de santé physique et mentale, et à l’exclusion sociale.
Des entreprises moins innovantes et moins productives
Les entreprises ne sont pas épargnées par les impacts d’un faible niveau de diplomation, qui entraînent des défis importants pour les entreprises, tels que : pénurie de main-d’œuvre qualifiée, perte de productivité, et fort taux de roulement. Ces problèmes limitent l’innovation et la croissance, et mettent en péril la compétitivité des organisations.
Qu’en est-il de la situation du décrochage en Estrie?
Bien que le taux de décrochage en Estrie ait une tendance à la baisse depuis le début des années 2000, il demeure supérieur à la moyenne provinciale, atteignant, pour l’année scolaire 2021-2022, 18,2 % contre 16,3 % au Québec. En 2023, la proportion de personnes sans diplôme est également plus élevée en Estrie (11,0 %) comparée à l’ensemble du Québec (9,6 %). Le taux d’activité est quant à lui inférieur en Estrie (juillet 2024; 61,8 % contre 64,4 % au Québec).
Ce sont quelques-unes des données qui ressortent de la récente étude sur les coûts et impacts du décrochage scolaire sur le développement économique de l’Estrie, dévoilée dans le cadre de la campagne de valorisation du diplôme, menée par R3USSIR et Ensemble Sherbrooke.